"Il n’existe pas plus grande fierté que de rendre heureux nos grands-parents car on sait que quand ils sont heureux, cela signifie qu’on suit correctement ce qu’il faut pour survivre dans la réalité d’aujourd’hui et que nous suivons les traces qu’on est censé suivre."
Lisez l’histoire de Kricten Dubé
Obedjiwan, QC
Atikamekw
Âge 18
Après avoir vécu l'expérience de marcher à une expédition, j'ai toujours cherché à partager ce que je vivais durant ces aventures, j'ai toujours cherché à partager ce que mon grand-père m'avait appris et a raconté sa fierté, ce jour était le plus beau jour car j'ai compris que pour une fois, je réussissais à quelque chose de bien, que pour une fois j'arrivais à rendre fier quelqu'un en faisant les bonnes choses qui est de suivre les traces de nos ancêtres et je me suis sentie vraiment chanceuse d'avoir eu cette chance et surtout de le vivre avec celui qui m'est le plus cher, mon grand-père. Ce n'est pas tout le monde qui ont cette chance, maintenant qu'aujourd'hui, c'est l'alcool et la drogue qui ravagent nos réserves. Nous ne devons pas oublié d'où nous venons et qui nous sommes.
Je marche, autour de moi la neige tombe, c’était le silence total, je ne ressentis pas de froid, il y avait juste mes joues rouges dû au grand froid du Nord qui me brûlait, mais je devais marcher malgré tout, marcher pour survivre, marcher pour arriver à ma destination. Chaque pas, je regardais les traces de mes raquettes fait à la main derrières moi qui disparaissait doucement. Mon grand-père devant moi m’aidait à avancer, il me disait souvent ‘’akwir ponta, aci kekat nosim’’ (ne lâche pas, on y est presque) ces mots m’encourageaient à avancer. Avec mon traîneau derrière moi, je m’avançais, un pas à la fois avec lui.
La nuit commençait à tomber quand nous sommes arrivées à notre point d’arrêt pour la nuit, nous avons montés notre tente, je suis allée chercher des branches d’arbres d’épinettes en guise de matelas, mon grand-père installait le poêle à bois dans notre tente pour nous réchauffer durant la nuit. Tard le soir, nous avions mangé un bon repas chaud avant d’aller se coucher quand nous avons finis d’installer notre matelas en sapin d’épinette et chauffer correctement notre tente pour sécher nos mocassins tremper.
Nous nous sommes levées avant le soleil pour préparer nos sacs avec notre déjeuner dedans, remplit nos gourdes d’eau chaud et de chocolat chaud, le soleil était au rendez-vous quand c’était le moment de partir, j’ai enfiler mes raquettes et j’ai rempli mon traîneau de mon matériel puis ensuite je les recouvert de tissus et attacher pour pas qu’ils débarquent en chemin et que je les perde sans m’en rendre compte. C’était l’heure, l’heure de partir, l’heure de marcher encore pour arriver à notre destination, encore une fois… j’ai marché, marché et marché jusqu’à ce que le soleil indique midi, c’était l’heure de manger notre restant d’hier soir. Après le dîner, nous avons repris notre route, parfois en marchant, je regardais autour de moi, je voyais les arbres qui dansaient au vent et la neige qui se fessait illuminée par le soleil, ce fut une belle journée, encore une fois mon grand-père ne cessa de m’encourager quand je commençais à me fatiguer ‘’regarde toujours devant’’ disait-t-il quand il me voyait toujours regarder derrière, il me disait ‘’ pour y arriver, il faut toujours regarder devant soi, jamais derrière, car c’est comme ça qu’on avance, en allant devant et non derrière’’ alors j’ai écouté ses conseils et j’ai marché et marché encore plusieurs kilomètres, jusqu’à ce qu’on arrive à notre destination, encore une fois la routine se reprenait, monter la tente, aller chercher le sapin, le bois, fendre le bois et faire notre lit, sécher nos mocassins et nos raquettes, manger quand tout est fini, mais cette soirée là pendant qu’on mangeait, mon grand-père m’a regarder et m’a dit ‘’Nosim, je suis content, content car tu es ici avec moi’’, j’ai mis du temps à comprendre pourquoi il me disait cela, quand j’ai finalement compris, il était fière de moi parce que je voyais comment que nos ancêtres vivaient à l’époque, je traversais la difficulté qu’ils vivaient, je recevais des enseignements tous les jours et il était fier car il voyait que je n’étais pas emprisonner par la réalité d’aujourd’hui, l’alcool, drogue… il était fière car je suivais les traces de nos ancêtres.
Il n’existe pas plus grande fierté que de rendre heureux nos grands-parents car on sait que quand ils sont heureux, cela signifie qu’on suit correctement ce qu’il faut pour survivre dans la réalité d’aujourd’hui et que nous suivons les traces qu’on est censé suivre. Celui des traces de nos ancêtres.